Friday, April 5, 2013

Les horticulteurs souffrent du mauvais temps

Persistance du froid et mauvaises conditions météorologiques obligent, les affaires des horticulteurs sont à la peine ces dernières semaines. Le recul des ventes atteint parfois un tiers. Même un bel été aura de la peine à compenser un début de printemps poussif.

«Je ne me souviens pas d'avoir connu un aussi mauvais printemps», relève Andreas Schedler, horticulteur chez Hauenstein à Rafz (ZH). Le secteur (plantes, fleurs et autres produits dérivés) anticipe d'ores et déjà une contraction des chiffres d'affaires pour la période pouvant atteindre un tiers suivant les acteurs.

Grande retenue

Les consommateurs font preuve d'une nette retenue, constate pour Migros la porte-parole Monika Weibel. Le phénomène est notamment réel pour l'achat de mobiliers de jardin. «Pour les fleurs et les plantes, la motivation n'est évidemment pas au rendez-vous en raison de la fraîcheur des températures.»

Le taux d'invendus pour la production de début d'année se monte à 30% environ chez le grand distributeur. Au-delà, la végétation présente un retard compris entre trois et quatre semaines, soulignent unanimement les experts de la branche. Une situation qui incite le consommateur à adopter une attitude d'attente.

Du coup, on reporte les projets d'aménagement et de garniture des jardins et des balcons. Le phénomène est particulièrement observable pour l'ensemencement des légumes, une activité typique avec l'arrivée du printemps.

Mois de mars capital

La demande pour les fleurs, les herbes fraîches et les plants de légumes est inférieure à celle de l'an dernier, confirme Nadja Ruch, porte-parole de Coop. Et, pour le secteur, elle revêt une grande importance, dans la mesure où les affaires de printemps peuvent représenter quelque 60% des ventes de l'année.

Le mois de mars est capital pour les fleurs de printemps ainsi que pour les petits arbres et les fruits. «L'impact ne se cantonne pas à ces seuls produits mais aux autres aussi par le simple fait de la fréquentation moindre de la clientèle», note Andreas Schedler.

Car il en va des plantes et des articles de jardin comme pour les autres produits de consommation: en se baladant à travers les rayonnages des magasins, le consommateur se donne des idées pour acheter d'autres choses.

Rattrapage incomplet

Reste que le retour inéluctable de températures plus clémentes entraînera une relance de l'activité. Même si Andreas Schedler doute qu'un rattrapage complet ne soit possible. «Le jardinage en tant que hobby se pratique au printemps et moins en été, qui constitue plutôt la saison du plein air», précise-t-il.

De plus, les articles non encore achetés demeurent à disposition, surtout que la maturation est en retard. Chez Coop, Nadja Ruch relève que les acteurs du secteur disposent d'une expérience pluriannuelle qui leur permet de bien s'organiser et d'adapter l'offre aux contraintes climatiques.

Si la remarque vaut pour les grands distributeurs, à même de mieux amortir les variations des conditions météorologiques, elle apparaît plus difficilement applicable pour les petits commerçants. Il ne leur reste souvent que la solution de s'en accommoder et d'espérer du mieux pour l'an prochain. (ats/Newsnet)

Créé: 05.04.2013, 10h10

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