
Les taux de couverture ont progressé en 2012: 90% des caisses sans garantie de l’Etat présentaient à fin décembre une capitalisation d’au moins 100%. Mais d’importantes différences subsistent, a souligné le directeur du secrétariat de la commission Manfred Hüsler mardi devant la presse.
Ainsi, 4% des institutions sans garantie étatique sont encore rangées dans le segment supérieur de risques. Et 37% affichent un risque jugé plutôt élevé. La commission pointe du doigt des promesses de prestations excessives, en plus de l’augmentation de la part de rentiers.
Taux de conversion en cause
Alors que les indicateurs techniques comme le taux d’intérêt minimal sur les avoirs du 2e pilier ont fortement baissé au cours des dernières années, les rentes de vieillesse LPP continuent d’être fondées sur des facteurs trop élevés, fustige la commission.
Pour elle, des adaptations de loi s’imposent. Mais pas question de poser clairement des exigences. La commission, vouée à la surveillance de la LPP, n’a pas de fonction législative et se contente de présenter des indicateurs permettant aux politiques d’empoigner le problème, s’est défendu son président, l’ex- conseiller national PLR Pierre Triponez.
A droite, la volonté de baisser le taux de conversion définissant les rentes du deuxième pilier est forte. Pour éviter un nouveau refus populaire, une commission du Conseil national propose même de biffer cet indicateur de la loi, afin d’éviter la possibilité de lancer un référendum.
Placement risqués
La commission de haute surveillance ne s’est pas avancée sur ce terrain. Elle relève un autre problème frappant les caisses bénéficiant d’une garantie étatique, dont à peine un peu plus d’un quart affiche une couverture intégrale.
Les institutions publiques ont tendance à engager leur fortune dans des placements plus risqués, constate la commission. Dans ce cas aussi, il s’agit d’un moyen pour augmenter les rendements servant à couvrir des promesses d’intérêts élevées.
La commission présentera désormais son tableau de la situation financière des institutions de prévoyance au printemps, au lieu d’attendre la fin de l’année. Il ne s’agit nullement de concurrencer d’autres moniteurs, comme celui publié tous les trimestres par Swisscanto, a assuré Pierre Triponez.
Le relevé constitue un élément de surveillance essentiel, selon lui. Le but est d’identifier les risques majeurs et de définir des mesures envisageables afin de pérenniser le 2e pilier.
Gestionnaires indépendants
A propos de risques, la commission voit arriver la fin de l’année avec une certaine inquiétude. Dès le 1er janvier, les gestionnaires de fortune indépendants qui ne sont pas soumis à la surveillance de l’autorité fédérale FINMA (soit environ 2000) devront obtenir un agrément de la commission pour pouvoir gérer les biens de caisses de pension.
Le gouvernement devrait fixer prochainement les détails dans une ordonnance. Une autorisation provisoire est prévue dans un premier temps, d’après M. Triponez. L’association faîtière réclame des mesures
L’association faîtière réclame des mesures
Le taux de conversion définissant les rentes du 2e pilier doit baisser. L’Association suisse des institutions de prévoyance (ASIP), qui regroupe 1050 caisses de pension réunissant 2,5 millions d’assurés, réclame des mesures pour assurer le financement du système.
Pour l’ASIP, l’allongement de l’espérance de vie requiert une planification des rentes à plus long terme. Il s’agit aussi mettre un terme au subventionnement du 2e pilier par les générations plus jeunes.
La faîtière soutient aussi bien le relèvement que la flexibilisation de l’âge de la retraite proposés par le Conseil fédéral. Mais pas question de renforcer l’AVS au détriment de la prévoyance professionnelle. Son président, Christoph Ryser, a fait valoir ce point de vue lors de l’assemblée générale de la faîtière à Lausanne, a indiqué mardi l’ASIP. (ats/Newsnet)
Créé: 07.05.2013, 12h19
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