
Le métal jaune entraîne tout ce petit monde à sa suite et si les platinoïdes résistent mieux, c'est parce qu'ils ont moins progressé, peut-on entendre sur les marchés. Les raisons sont également les mêmes: les investisseurs redoutent la perspective d'un resserrement de la politique monétaire extrêmement accommodante aux États-Unis, un scénario qui a pris corps après le discours de Ben Bernanke, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Les investisseurs préfèrent des actifs plus risqués
«La combinaison du renforcement du dollar, de l'amélioration de la situation économique (aux États-Unis) et la réévaluation des attentes du marché autour des mesures exceptionnelles de la (Fed) font chuter les prix», a résumé David White, courtier chez Spreadex.
En outre, les perspectives d'inflation ont fortement décru et les investisseurs se détournent des métaux précieux qui étaient perçus comme des garanties, ajoute Susanne Toren à la Banque Cantonale de Zurich dans le Tages-Anzeiger de vendredi. Du coup, les marchés préfèrent désormais d'autres actifs plus risqués et plus rémunérateurs.
L'Asie et la Chine comme soutiens
La volonté de la Fed de fermer progressivement le robinet à liquidités a donc jeté un coup de froid sur des marchés qui voulaient croire dans les bonnes perspectives pour les métaux précieux. Platine et palladium sont très utilisés dans l'industrie automobile puisqu'ils entrent dans la fabrication des pots catalytiques, un marché qui absorbe 70% de la production, explique le cabinet d’étude de référence Johnson Matthey,
Les analystes se voulaient donc optimistes sur la base des chiffres de ventes automobiles aux Etats-Unis et surtout en Chine, «ce qui dope la demande», comme l'écrit Commerzbank dans une étude pour le deuxième trimestre 2013. Sans compter que la Russie, premier producteur mondial de palladium à hauteur de 40%, a abaissé sa production après avoir réduit ses ventes issues de stocks stratégiques depuis deux ans.
Moscou a profité de sa situation et du désintérêt des industriels envers le palladium pour constituer des stocks considérables qu'il réduit peu à peu au fil des années. Et même si le niveau de ces stocks est considéré comme secret défense, «la plupart des experts considèrent qu'ils sont presque à zéro désormais», explique l'éditorialiste Tony Daltorio.
Sous les 1200 dollars
Toutefois, le forte demande en provenance d'Asie ne devrait pas suffire à enrayer la correction à court terme. Les plus optimistes tablent sur un rebond à long terme mais la société GFMS redoute désormais que le marché de l'or ne reste baissier durant plusieurs années.
Le mouvement se nourrit de lui-même et paraît donc sans fin. L'or est passé brièvement vendredi matin sous la barre des 1200 dollars l'once pour la première fois depuis près de trois ans.
(Newsnet)
Créé: 28.06.2013, 12h20
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